Faire de la recherche [interdisciplinaire] dans le domaine des sciences humaines

En tant que chercheuse féministe africaine, je suis très consciente du pouvoir des lentilles que nous utilisons dans la recherche pour déterminer ce que nous voyons comme étant un problème social, ce que nous considérons comme connaissance, par qui et quoi est pris en compte dans le processus de production de la connaissance, et bien plus ce qui n’est pas pris en compte… Ailleurs, (voir Kwachou 2023) j’ai soulevé la nécessité de remettre en question les perspectives théoriques utilisés pour générer des connaissances dans et à partir des espaces africains. Cependant, je n’ai que prise en compte les différences potentielles que le cadrage théorique pouvait avoir au sein du même cha

AFRIUNI Research Core team

alent aux études décoloniales idéologiques contemporaines de professeurs, car il avait avancé des points qu’ils présentent aujourd’hui comme innovants il y a des décennies, mais dans un format plus accessible ; 

– L’inspiration d’écriture que j’ai ressentie grâce à certains événements à l’Université de Bristol où le récit numérique était utilisé pour démontrer l’analyse et présenter les résultats ; 

– La fierté que j’ai ressentie en lisant le travail d’Omotayo (2023) avec un résumé en yoruba. 

 

Je ne suis plus la même personne, car j’apprécie désormais mieux que ces choses en apparence “esthétiques” et “frivoles” en disent long. 

 

Depuis que j’ai commencé ce travail, on m’a souvent demandé ” Quelle est l’objet de votre recherche “. Au début, je ne voyais rien de mal à ce genre de question et je répondais en évoquant le potentiel de découverte de ma recherche. Maintenant, je perçois cette question comme similaire à celle qui a été posée à notre directrice de projet concernant l’intitulé du projet “Les vies créatives des universités africaines…”. L’érudite se demandait si elle “exotisait” les institutions africaines et les Africains en utilisant un tel adjectif. 

 

Maintenant, je réponds à la question “Quelle est l’objet de votre recherche ?” avec “je ne cherche pas à aborder quelque chose, je suis d’abord et avant tout en train d’explorer et d’enquêter”. De la même manière, je suggérerais que notre équipe réponde à toute question future concernant le mot “créatif” dans le titre de la recherche, en disant “ce n’est pas que nos études de cas sont ‘créatives’ (bien qu’elles le soient probablement) mais que nos méthodes et nos approches de l’enquête le sont. C’est, en tant que chercheurs en sciences humaines, que nous cherchons à être aussi créatifs que possible dans le processus de création de connaissances”. 

 

Une chose que j’ai constatée dans cette réponse, c’est qu’elle me libère. J’ai laissé tomber ce fardeau d’élitisme qui pèse sur le savant pour aborder un problème et des attentes liés à la découverte d’une solution, ou à la possibilité d’en trouver une dans le délai imparti à la recherche. 

 

Donc, j’anticipe en admettant que cette liberté apportera de nombreux avantages, rendant ainsi l’expérience de cette recherche bien plus captivante.  

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